Cet article n'est pas anodin, et j'ai du mal à vous écrire cette introduction.
Je connais ces villages et ces villageois depuis plusieurs années, des liens forts d'amitiés se sont tissés avec le temps et les faits qui vous sont relatés ci-dessous sont attristants quand on pense qu'à notre siècle de telles pratiques sont encore existantes.
Ibou, l'auteur de cet article ne prononce et n'écrit pas ce mot ! ! !
mais il vaut le dire :
" EXCISION "
L'un de mes amis de Ouonck s'est battu et a lutté pour que deux de ces filles ne partent pas dans le bois sacré. Il a été harcelé par les vieux du village, les autorités religieuses et chefferies. Il a résisté ...
Dans l'article, la couleur des photos prisent la nuit reflette la couleur du sang qui a coulé...quelle souffrance pour nos soeurs ! Pourquoi les mères reproduisent-elles ce qui les ont fait tellement souffrir ?
Nicole
L’initiation des filles.
Coubanao a fini de marquer sa page dans l’organisation de la cérémonie d’initiation des filles les 02 et 03 Avril 2013. Pendant ce temps, Ouonck peaufine sa stratégie pour mieux réussir.
Et sur les lieux déjà, les résidants, les ressortissants venus quelques jours avant pour parfaire les conditions d’accueil, l’heure était à la finition des abris pour loger le surplus de monde ne pouvant pas avoir de la place dans les vastes maisons et préparer le couscous et d’autres plats pour les nombreuses personnes qui viendraient ; qui pour assister à l’initiation de leur nièce, qui celle d’une amie, …et même de leur épouse
Eh Oui……….
A la gare routière de Bignona et de Ziguinchor l’on pouvait imaginer l’importance de l’événement qui se déroulait à Ouonck les 23 et 24 Avril 2013. Il ne se passe pas une demi-heure sans qu’un véhicule ne quitte la gare routière de Ziguinchor ou de Bignona pour Ouonck.
Le Mardi 23 vers 15 h, le « diambadon » (danse des feuilles) reprend de plus belle. C’est donc bien partie pour une nuit blanche. Un peu après 21 heures, les futures initiées de chaque quartier sont regroupées en un endroit. Le regroupement se fait au rythme du tamtam, le cortège passe de maison en maison et les jeunes filles couvertes de pagnes blanches rejoignent le groupe jusqu’à la dernière maison. Une fois terminé, d’aucuns et d’aucunes passent aux séances danses aux sons des tamtams, des groupes d’orchestre, d’autres à ce qu’ils (elles) peuvent faire pour ne pas sentir la nuit.
Ainsi au matin du 24 Avril, l’abatage des bêtes et la préparation des petits déjeuner et déjeuner par les neveux du village, c’est à dire les femmes et hommes qui ont pour mères originaires du village. Mais le plus important des participants continuent la danse. Vers 10 h, les filles regroupées sont amenées à la mosquée ou la place publique ou l’Imam et la foules pour un bon séjour dans le bois.
De la place publique au bois sacré est le théâtre de danses et de chants qui suscitent le courage et la bravoure, ………
Pourquoi tant d’importance à cette fête?
Le bois sacré est un passage obliger pour les garçons Diola, il fait de lui un homme capable de gérer son foyer et sa société.
Les jeunes filles ne sont pas en reste dans cette quête de la bonne gouvernance de la famille et de la société.
En 1995, le dernier événement du même genre à eu lieu à Ouonck. Il ya surement une spécificité.
De toutes les manières, aucun homme sauf les forgerons et les griots ne peut savoir les modules au programme qui feront de ces initiés des mères et des épouses parfaites. Ce qui est visibles est que les semaines qui suivront leur sortie, elles sont tenues de marchés pieds nus et s’abstenir de porter des habits qu’elles ont l’habitude de porter.
Ibou Bodian